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Roger

Rien que la Bible!

 

Il est difficile de dissocier les convictions d’un être humain de ses expériences de vie. Elles sont mêlées de façon tellement inextricable qu’il n’est pas toujours possible de déterminer si la pensée d’une personne a présidé à son vécu ou si elle en est le fruit. C’est sans doute ce qui explique l’attachement quasi exclusif que j’ai toujours manifesté à l’égard de la Bible depuis ma prime jeunesse.

 

Pour le comprendre, il faut savoir que mon père s’est converti à Jésus-Christ, seul, en lisant la Bible, et plus particulièrement l’épître aux Romains. Comme Augustin ou Luther avant lui, pour ne citer que les plus connus, il a découvert que le salut offert en Jésus-Christ, non par les œuvres, mais par la seule grâce de Dieu, conduisait à une relation personnelle avec Dieu. Convaincu qu’il ne pouvait être le seul à avoir fait cette « découverte », il s’est mis en quête d’une communauté qui partagerait sa toute jeune foi.

 

Après quelques déboires, il a rencontré un chrétien qui lui a fait connaître une communauté évangélique qui répondait à ses convictions et où il n’a pas tardé à s’engager dans les eaux du baptême. En réponse à sa prière, c’est avec une pleine conviction, et donc sans la moindre pression de sa part, que ma mère, ma sœur et moi n’avons pas tardé à le suivre dans cette voie. À ce moment, je n’avais pas encore douze ans.

 

Élevé dans le sérail de l’Église catholique, je suivais avec beaucoup de sérieux la catéchèse préparant ma communion solennelle. Mais après la découverte de la Bible, et très motivé par sa lecture, j’ai vécu comme une trahison l’enseignement que j’avais reçu au sein d’une Église où le Texte intégral était réservé à une élite. Il faut savoir, en effet, qu’en délimitant son « Magistère », (du latin « magister », celui qui enseigne, le maître) l'Église romaine avait clairement défini l'autorité à laquelle les fidèles doivent se soumettre en matière de morale et de foi.

 

Or, à la différence des protestants qui limitent cette autorité à la Bible, les catholiques y ont ajouté la Tradition des Pères de l’Église, les décisions des conciles, ainsi que les déclarations des papes en matière de foi. De plus, cette autorité s’exerce sur les fidèles à travers le collège des évêques assemblés autour du Souverain Pontife : un titre hérité des derniers empereurs romains.

 

Dès lors, mon départ de l’Église romaine pourrait être assimilé à un rejet de toute tradition religieuse. (Rappelons que je parle ici des années ’50. Car le retour à la Bible du Catholicisme amorcé avec Vatican II semble aujourd’hui se confirmer… bien que soit maintenu l’ensemble du Magistère !) Toujours est-il que, dès ce moment, le célèbre adage de nos églises évangéliques est devenu une véritable profession de foi pour moi : « La Bible, toute la Bible, et rien que la Bible ! »…

 

Ce principe s’était imposé comme un véritable leitmotiv au sein de notre famille, devenue extrêmement prudente à l’égard de toute lecture spirituelle qui n’était pas une aide directe à l’étude du Texte. Tant et si bien que j’ai vécu dans un environnement essentiellement « biblique » composé des différentes versions françaises de la Bible, de dictionnaires bibliques, de concordances bibliques, d’atlas bibliques, de livres d’archéologie biblique, de commentaires bibliques…

 

À cet « arsenal » d’étude de la Bible, s’ajoutaient, soigneusement choisis, quelques rares biographies et autres livres d’édification et d’exhortation spirituelle. Tout cela n’excluait toutefois pas les encyclopédies, livres et revues profanes : littérature, sciences, histoire, archéologie, ethnographie, géographie… Car, tout en les dissociant clairement de la révélation biblique, nos parents se montraient tout de même attentifs à la culture générale de leur progéniture.

 

Pour les jeunes de notre époque qui s’étonneront sans doute de cet environnement essentiellement livresque, rappelons que je parle d’un temps où la télévision n’existait pas, et encore moins les ordinateurs et Internet. La lecture n’était pas seulement un moyen de détente, elle demeurait aussi le principal moyen d’accès à la connaissance et, plus spécifiquement à la culture biblique. De ce point de vue, j’ai conscience d’avoir été un adolescent et un chrétien privilégié ; aussi, tout autant qu’au Seigneur, j’en garde une grande reconnaissance à l’égard de mes parents.

 

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cette immersion dans l’univers de la Bible me fit découvrir que l’Église romaine n’était pas la seule à avoir développé ses traditions, mais, qu’à des degrés divers, c’était aussi le cas des diverses Églises protestantes et des nombreuses dénominations évangéliques. Chacune avançait sa propre lecture de certains passages bibliques, et ces spécificités devenaient très vite des dogmes aussi incontestables que ceux de l’Église romaine. Mon origine catholique me permit d’ailleurs de discerner le fait qu’assez souvent, et très inconsciemment, la plupart d’entre eux trouvaient leur origine dans la tradition romaine !

 

Toujours est-il que, de ces jeunes années, j’ai conservé un esprit critique toujours en éveil, particulièrement à l’égard de tout ce qui ressemble de près ou de loin à une tradition religieuse humaine… Si bien qu’aujourd’hui encore, je reste persuadé qu’aucune église ou dénomination chrétienne, qu’aucun prédicateur ou pasteur (moi compris !) ne peut se prétendre détenteur de « la » Vérité divine. Nous sommes tous plus ou moins en recherche, plus ou moins en route, plus ou moins proche de cette « Vérité »…

 

Mais il est reste vrai que certains s’en approchent de très près, et que d’autres en sont encore bien loin. À ce propos, ma conviction est qu’il existe toutefois une démarche déterminante, qui nous fait passer du statut d’« incroyant » au statut de « chrétien » (de disciple du Christ) : c’est une rencontre personnelle avec le Christ, qui nous conduit à le reconnaître comme notre Sauveur et à l’accepter comme notre Seigneur. Sans cette élémentaire démarche de conversion intérieure, notre esprit demeure dans les ténèbres, et il me paraît difficile d’encore parler de « foi chrétienne » !

 

 

Jean 14.6 : Jésus dit : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père        

          que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

 

1 Jean 4.15 : Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui,

          et lui en Dieu.

 

Jean 3.5 : Jésus répondit : « En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d’eau

          et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

 

Romains 8.15-16 : Vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous nous écrions :

          «  Père ! »...  Car l’Esprit-Saint rend lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes devenus enfants de Dieu.

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